INTER/FACES _ une topoésie numérique du territoire
INTRODUCTION
La Rochelle est une ville littorale, dont les espaces portuaires et la dimension maritime lui donne une identité singulière, on peut la considérer comme une interface. Une interface est une zone de contact, d’échange ou de transmission entre plusieurs zones, plus ou moins hétérogènes.
A partir de ce concept d’interface, il s’agira de construire avec les élèves du lycée St Exupéry et les habitants du quartiers une installation multimédia et en réseau questionnant l’idée de zone de contact, à la fois dans sa dimension géographique et temporelle, mais aussi sociale et numérique
Comment entre-t-on en contact ? Par quels moyens ?
Comment des espaces hétérogènes et distants peuvent-ils communiquer ?
Comment se réinvente et se réagence la géographie d’une ville à travers les technologies numériques ? Qu’est-ce que cela transforme dans notre rapport aux autres et à l’espace ?
Comment se reconfigure l’espace à travers les interrelations ?
Interfaces est donc un projet de cartographie numérique et participative à réaliser en association avec des participants sur la question de la construction de l’espace et de ses représentations, à travers les inter-relations aussi bien spatiales, temporelles que sociales.
Pour les participants, c’est une invitation à une expérience de pensée : sortir des cadres prédéfinis qui déterminent leur accès à l’espace, pour s’ouvrir à d’autres dimensions, et se questionner sur ce qui nous relie et tisse un territoire. Inter-face, ou se qui qu’il y a entre, entre nous : les différentes dimensions et échelles du temps et de l’espace, et leur matérialisation dans la ville.
PROJET
Inventer une cartographie
Il s’agira autant d’explorer le territoire, de s’interroger sur les paysages aussi bien maritimes qu’urbains que d’explorer ce qui relie, ce qui tisse un territoire et des échanges, à travers rencontres et témoignages.
La ville comme espace de constitution de soi, des autres, espace à habiter, à traverser et qui se réinvente par nos trajets, nos échanges. La ville comme la possibilité d’être ici et ailleurs en même temps, de faire coexister l’hétérogénéité et se rencontrer divers espaces-temps, diverses altérités, divers horizons … Ouvrir les potentialités fictionnelles et esthétiques de la ville, à partir de traces et de documents.
En utilisant aussi bien le photographie, la vidéo, le son et le texte, à travers des ateliers de création à géométrie variables, il s’agira d’agencer l’ensemble de ces prélèvements pour inventer une cartographie collective et poétique du territoire, à travers laquelle dialogues et échanges pourront se déployer pour tisser des espaces de rencontres… Cette cartographie pourra prendre la forme d’une ou plusieurs installations interactives et en réseau (reliées à un plateforme web et aux smartphones), en relation à un travail d’installation photographique et textuelle.
Ecrire et créer avec le numérique _____________________
L’utilisation du médium numérique serait au cœur de la démarche, afin que les élèves puissent s’interroger sur les enjeux et les usages des technologies de l’information et de la communication, à travers les logiques de l’interactivité, de l’écriture numérique collective, du réseau, mais aussi celle de l’écriture et de la prise photo ou son.
Notre recherche et les dispositifs qui y sont liés sont ainsi au croisement entre la réfléxion sur le data-mining (la gestion des données) et d’autre part la digitalisation de l’espace (sujet sur lequel a écrit dans le MCD de février 2014 Philippe Boisnard). En effet, face à la mainmise par Google ou bien Apple de la logique de digitalisation et de la cartographie, il apparaît nécessaire, non pas seulement d’ouvrir une critique, mais bien de se réapproprier des outils numériques de création, afin de réinventer une forme d’enchantement du monde. Le travail de cartographie numérique ne sera pas élaboré à partir d’un détournement d’outils pré-existants, rmais repose sur l’imagination et l’invention, à partir de la programmation informatique, d’autres formes de logiques de construction de l’espace et de ses contenus.
Ainsi, les élèves participeront à l’invention d’un logiciel en open source (programmation pure-data) qui offrira le moyen aux élèves d’inventer leur propres cartes, d’intégrer très facilement photographies, videos, sons, textes et de les connecter entre elles.